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Si la misogynie a la peau dure, c’est peut-être aussi le fait d’une limite cognitive. Des hommes que l’on penserait aptes à comprendre l’ampleur du problème passent pourtant complètement à côté. [...] Comment l’expliquer ? Sans doute se contentent-ils d’une représentation abstraite de la situation : incapables d’éprouver ce que ce que c’est qu’être une femme, ils ne peuvent qu’imaginer le problème – ce qui ne permet pas de le connaître dans sa pleine réalité.
C'est ce que je reponds à chaque fois gars qui disait que la misogynie est exagérée : "Tu ne peux qu'imaginer le problème"
Les deux dimensions [effet meute des hommes et les femmes ne courtisent pas, ndla] prises ensemble révèlent peut-être l’impasse dans laquelle se trouvent les sites de rencontres. Les hommes se neutralisent mutuellement en se jetant comme des morts de faims sur le moindre profil. Mais les hommes sont pathologiquement pro-actifs aussi parce qu’ils ne sont jamais courtisés. Les femmes croulent sous les messages et se contentent donc de faire un laborieux tri. Comment pourraient-elles, dans ces conditions, faire autrement ? Une (très) vieille tradition confère aux hommes la responsabilité du « premier pas ». Ces habitudes génèrent inévitablement des postures sexistes : celle qui osera générer le premier contact sera immédiatement perçue comme une fille « légère », puisque toutes les autres « attendent sagement » qu’on les aborde. C’est là un cercle vicieux doublé d’un effet boule de neige : parce que l’homme empêche – consciemment ou non – l’émancipation de la femme, celle qui osera affirmer son désir sera donc « une salope » ou, quand cette expression est vécue comme une menace, « castratrice ».
Merci pour ces réflexions