259 private links
Derrière ses intentions en apparence louables, le minimalisme participerait donc à une forme de domination culturelle et de renforcement d’inégalités entre les classes sociales. « Les personnes en situation de pauvreté ont toujours été des déconsommateurs mais ce statut n’est pas socialement désirable. Il a donc fallu que les classes sociales supérieures réinterprètent les signaux de l’air du temps et les transforment afin de les intégrer à leurs codes, développe Fanny Parise. À n’importe quelle époque, les classes sociales supérieures doivent imposer une culture légitime afin d’assurer le maintien de leurs privilèges. »
Il en résulte un minimalisme à deux vitesses, avec d’un côté ceux qui perçoivent la sobriété comme une forme de prestige et d’ostentation responsable et, de l’autre, ceux qui n’ont pas d’autre choix que de la pratiquer, par manque réel de moyens financiers.
« Redisons-le, le minimalisme en Occident est avant tout consumériste. Malgré les apparences, il n’a rien de contre-culturel. Il est même le cœur du capitalisme responsable. Les prix exorbitants sont le prix de la bonne conscience qui cache un enjeu, toujours le même, de distinction sociale : si c’est cher, c’est que c’est rare et que ce n’est pas accessible à tout le monde. L’image de prestige est celle de la violence sociale »
« Si on veut des résultats efficaces, vraiment écologiques et justes socialement, il faut que cela vienne des politiques publiques » ‒ Anne de Rugy, sociologue
Tiens tiens tiens