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« Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre »
La question est celle de la légitimité d’un pouvoir – étatique ou privé – à s’immiscer dans nos vies sans justification, sans limite et sans contrôle.
Le juriste Daniel Solove a démontré que l’argument « rien à cacher » n’a recours qu’à un seul type de préjudice : la découverte d’une activité illégale. Mais la réalité est infiniment plus complexe. L’agrégation de données « innocentes » – vos achats, vos trajets, vos recherches internet – peut servir à vous discriminer pour une assurance, vous refuser un emploi, vous placer sur une liste de surveillance. Vous n’aviez rien à cacher. Le système a créé quelque chose à vous reprocher.
La reconnaissance faciale provoque des faux-positifs: l’innocent devient soudainement coupable par décret algorithmique. Ces algorithmes sont biaisés, par exemple pour identifier le genre des femmes à peau foncée qui a 43 fois plus d'erreurs.
"rien à cacher" est donc un argument de privilégié. [...]